Cycle de discussions « Désertion de l’emploi (un peu ou complètement ?) « 


Permapinpin organise un cycle de discussions pour interroger collectivement notre rapport à l’emploi, témoigner d’autres manières de vivre et voir comment l’on peut s’organiser concrétement, à l’échelle du Pays de Retz ou plus largement entre précaires, pour travailler beaucoup moins / plus du tout et sortir de la précarité !

Pourquoi critiquer l’emploi ?

L’emploi* est un mode d’organisation économique extrêmement récent (quelques siècles) où chacun·e doit se débrouiller pour essayer de vendre une part importante de son temps libre et son énergie comme marchandise (pour produire des biens et services) en échange d’argent qui permettra d’acheter des marchandises pour notre [sur]vie.  

Il a remplacé, en occident puis ailleurs, une économie de subsistance basée sur les activités vivrières, savoirs artisanaux / paysans, les solidarités et l’entraide à l’échelle de communautés et villages ( des échanges marchands pouvaient existaient de manière plus marginale)

Politiques et capitalistes proclament que le travail est « la clé de l’émancipation et de la dignité’ (à une époque pas si lointaine on disait que « le travail rend libre ») alors qu’il est tout son contraire : aliénant, anti-social et anti-écologique. 

L’emploi est anti-social

Les personnes qui vendent leur temps de travail ne décident ni des conditions de leur emploi ni de leur rémunération, c’est le marché et les propriétaires des moyens de production (autrement appelés capitalistes) qui le font unilatéralement, s’accaparant en passant une part généreuse de la valeur crée par le travail, (c’est l’exploitation de ce travail qui fait leur richesse ! )

L’économie accorde une valeur très faible au temps passé aux activités essentielles à l’image de la production alimentaire ou du soin qui nécessitent soit un temps de travail démesuré pour se dégager de quoi [sur]vivre pour les paysan·nes ou les salariés de structures non lucratives, soit qu’elles soient exercées de manière gratuite sous forme de travail domestique.

Travailler ne permet pas à tou·tes de vivre dignement (c’est encore plus vrai en période d’inflation), certain·es doivent travailler 60 – 70 heures voir plus pour survivre. La seule solution que propose le capitalisme à ces difficultés c’est quelques miettes ou de travailler plus longtemps.

L’emploi est anti-écologique

L’emploi est devenu un joker utilisable à volonté : être contre des projets écocides / meurtriers (centrales nucléaires, exploitations minières, armement, paquebots …), c’est être contre l’emploi. Il pousse à produire et vendre toujours plus, sans aucune considération des limites écologiques ou de la dignité, pour « garantir le modèle social ». Aucune critique / remise en cause de l’industrie et de la croissance n’y est tolérée . (ce qui nous empêche pas de s’y opposer ! )

Que faire pour sortir de notre dépendance à l’emploi ?

Dans notre société individualiste, quasiment tout est marchandise et nous avons besoin d’argent, certain·es plus que d’autres, pour [sur]vivre ! Être contre l’emploi ce n’est pas être contre les salarié·es es ! Les solidarités ouvrières et entre travailleureuses sont importantes tant que nous aurons besoin d’argent pour [sur]vivre !

Mais nous ne sommes pas condamnés à travailler toute notre vie ! Collectivement nous pouvons déserter / refuser l’emploi ! Pour s’en sortir on ne peut compter que sur nous tou·tes, sans états ni institutions, avec l’organisation collective, l’entraide, la création de centres sociaux / fermes / ateliers autogérés, de collectifs de débrouille administrative …

Retrouvons nous les 16/09, 28/10 et 25/11 pour en discuter et s’organiser collectivement pour déserter / refuser l’emploi ! **

Nous ne voulons pas du plein emploi, mais d’une vie pleine de joies et de luttes !

* L’emploi ce n’est pas seulement le salariat mais aussi l’auto-entrepreunariat, les activités libérales, commerciales ou agricoles / paysannes. Malgré la détention de leurs propres outils de production ces activités « indépendantes » n’y sont pas des alternatives libérées de toutes les contraintes du salariat mais une continuité des rapports de domination entre classes.

** Ces échanges pourront s’appuyer sur la brochure du bureau de désertion de l’emploi (disponible sur le site https://bdt.ouvaton.org) 


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